Traité de la chevalerie des temps modernes

C’est un rayon de soleil qui, s’infiltrant entre les lames du store, vint s’écraser contre mon visage endormi et me réveilla brutalement. Mon sommeil est si léger qu’il pourrait s’envoler au moindre éternuement, ça en est presque ridicule parfois. Vous pourriez vous asseoir dans un coin de ma chambre et simplement vous contenter de respirer par le nez aussi silencieusement que possible et dans neuf cas sur dix vous arriveriez à me réveiller. Oui, c’est à ce point, voire plus – peut-être même dix cas sur neuf. Les yeux toujours fermés, je tâtais l’environnement qui m’entourait en quête de mon téléphone sans jamais parvenir à mettre la main dessus; il allait donc falloir que je les ouvre, et je savais pertinemment ce qui allait se passer. J’avais la gueule de bois, et comme à chaque gueule de bois, une fois que mes paupières se relèveraient doucement et cesseraient de me protéger de la lumière, ma tête se lancerait dans un cycle infernal d’implosions chroniques. Soit. Une fois n’étant pas coutume donc, il me sembla rapidement que chacune de la moindre cellule qui composait mon crâne était en train de se suicider de la manière la plus effroyable qui fut. Lire la suite

Fantômes

Il y a cinq ans, tout semblait aller dans la bonne direction. À chaque coin de rue, on pouvait voir des maisons en constructions, les gens, souriant sincèrement, se rendaient au travail à vélo et même de loin on pouvait entendre les rires des enfants. Tout paraissait différent à présent. Cinq ans sont plus qu’assez pour changer les gens; pour tout changer. Lire la suite

Un verre à moitié vide

– Salut Jim ! Comme d’habitude ?
– Salut Sancho. Comme d’habitude.
– C’est parti !
Sanchez tenait ce bar depuis plus de vingt ans; et depuis ses vingt ans. Et on se connaissait depuis le jardin d’enfants ; il faut dire que la ville n’est pas si grande. Il n’y avait pas grand monde ce soir là et j’ai posé mes fesses à côté du vieux Marty. Lire la suite